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Mon enfant est-il surdoué ?

Dernière mise à jour : 4 août 2021

Vous avez remarqué un développement rapide chez votre enfant ? Très jeune, il a appris à marcher, à parler, à différencier les couleurs, les nombres, les formes… ? Il vous dit qu’il s’ennuie à l’école, il vous parle de sujets complexes (l’astronomie, la mort, l’environnement…) ?


Et si votre enfant était « surdoué »/« précoce »/« HPI » ?


Réfléchissons à ce que signifient ces termes, aux comportements qui pourraient vous mettre la puce à l’oreille et à quelques éléments pour aider votre enfant.



Que veut dire être HPI ?


Le Haut Potentiel Intellectuel (HPI) signifie avoir des aptitudes intellectuelles supérieures à la norme. Cette norme est définie suivant la population de référence : les individus du même âge. Les aptitudes intellectuelles sont mesurées par un bilan psychométrique, également appelé test d’intelligence ou test de QI (par exemple: NEMI entre 4 ans 1/2 et 12 ans 1/2 ou WISC entre 6 ans à 16ans et 11 mois)


On dit d’une personne qu’elle est HPI lorsque le résultat de son quotient intellectuel est globalement égal ou supérieur à 130, supérieur à la moyenne générale (qui se situe entre 85 et 115).

Il n’y a pas d’âge pour être HPI : on ne le devient pas, on naît ainsi.


En effet, lorsqu’une Imagerie cérébrale est réalisée chez une personne à haut potentiel intellectuel, il est possible de voir une vitesse de transmission des informations plus rapide que la norme et dans de nombreuses zones du cerveau simultanément.

Chez les enfants HPI, le cortex cérébral se développe plus lentement, mais plus longtemps, que chez les enfants du même âge. Les aires du cerveau deviennent de plus en plus spécialisées, permettant ainsi un raisonnement plus fluide, une concentration souvent accrue ainsi qu'une très bonne adaptabilité (grâce à la plasticité cérébrale).

Mais ce développement crée souvent une« dyssynchronie interne » causée par un décalage entre la maturation psychologique et affective, qui tardent un peu, et le développement intellectuel qui lui est très rapide.


Certaines personnes ne le comprennent qu’une fois adulte, d’autres ne le sauront jamais et ne se doutent de rien car elles n'étaient pas forcément douées à l’école ou avaient carrément de mauvaises notes… Or comme nous le verrons ensuite, les résultats scolaires ne permettent pas de définir un HPI.


Idéalement, si vous vous questionnez en tant que parent sur les capacités de votre enfant : N’attendez pas avant de le faire tester !

Comment savoir si mon enfant présente une surefficience intellectuelle?


Plusieurs signes, au quotidien, peuvent être relevés pour deviner si un enfant présente une douance. Mais il est à noter que les points suivants ne sont donnés qu’à titre informatif : les enfants étant tous différents, ils peuvent présenter des signes très variables.


En premier lieu, il est important de bien souligner que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, un enfant HPI n’a pas obligatoirement de bons résultats scolaires. Ce n’est pas toujours le premier de la classe. C’est même souvent l’inverse ! Pourquoi ? Ennui, difficultés d’apprentissage, mauvaise estime de soi, difficultés sociales, etc…

Il ne faut donc pas rester sur l’idée d’enfant HPI = résultats extraordinaires ou "petit prodige". Près de 2/3 d’entre eux ont des résultats moyens voire sont en échec scolaire. Parfois, la surcharge du cerveau par les informations peut provoquer un blocage et les enfants mettent plus de temps à répondre à une question d’apparence simple. Dans ce cas là, être EIP (élève intellectuellement précoce) pourrait donc être considéré comme un trouble des apprentissages. Le chemin scolaire de l'enfant ne reflète alors absolument pas sa capacité intellectuelle.


Dès le plus jeune âge de votre enfant, vous avez pu remarquer un développement cognitif, langagier et moteur rapide. Très vite, votre nourrisson a réussi à tenir sa tête, se retourner sur le ventre, puis, plus grand a très vite marché et monté les escaliers. Rapidement, il a parlé de façon claire, avec un vocabulaire riche et varié ou bien plus tardivement mais il n'est pas passé par le langage "bébé". Il arrivait à différencier les couleurs, les formes et s’est rapidement intéressé à la lecture, à l’écriture ou aux calculs.


Par la suite, votre enfant a eu des facilités à apprendre de nouveaux mots et à les utiliser à bon escient et pour retenir les informations. Il s’intéresse à des domaines complexes comme les échecs, la mort, les dinosaures, etc. Il se passionne pour la lecture , la résolution de problèmes ou les jeux de stratégie. Il pose beaucoup de questions et ne se contente pas d'une réponse simple sans développement, il préfère d’ailleurs discuter avec des adultes ou des enfants plus grands.


De par sa maturation psychologique et affective moins rapide que des enfants du même âge, l’enfant HPI peut ressentir une émotionnalité plus importante que la moyenne, donnant l’impression d’une hypersensibilité. En effet, il ressent ses propres émotions et celles des autres de manière plus intenses (positivement ou négativement), il fait preuve de beaucoup d’empathie et peut être beaucoup plus sensible notamment aux sons, odeurs, lumières (souvent perçus plus fortement) ou au sensations tactiles (étiquettes qui piquent, coutures qui grattent) : c'est l'hyperesthésie.

 

Résumé des signes HPI :

Parle très tôt (avant 2 ans) avec un bon vocabulaire (ou plus tardivement mais d'emblée parfaitement)

Comprend vite (vivacité d’esprit)

Lecture avant l’école primaire

Curiosité : pose beaucoup de questions, intérêt pour des sujets complexes

Préfère s’isoler avec des enfants plus grands ou des adultes

Emotionnalité forte : hypersensibilité

 

Différents profils d’enfants HPI


Les éléments de réponse suivants ne sont que des pistes pour aider les parents à déterminer si leur enfant peut être HPI, ou non. En aucun cas ces profils ne sont figés car tous les enfants sont différents et uniques. Il ne s'agit donc pas de les catégoriser !


  • L’élève performant : c’est l’idée majoritaire que l'on se fait d’un enfant HPI. Il a tendance à être perfectionniste, il s’applique beaucoup pour faire plaisir et obtenir l’approbation. Ses résultats scolaires sont très bons mais n’a pas forcément beaucoup d’amis.

  • L’élève autonome : envie d'apprendre par lui-même, il a confiance en lui et recherche de nouvelles connaissances. Il aime se lancer des défis, il est persévérant et montre ses compétences. Ses résultats scolaires sont très bons et il a beaucoup d’amis.

  • L’élève effacé : avec une faible estime de lui, il ne croit pas en ses capacités. Son but étant de se faire accepter par les autres et de se faire des amis, il met ses compétences un peu de côtés. Ses résultats scolaires peuvent être bons ou moyens.

  • L’élève à risque : très souvent sur la défensive, vous faites face à la colère dirigée contre les adultes qui ne le comprennent pas. Il a donc tendance à s’isoler et ses résultats scolaires peuvent être moyens voire mauvais.

  • L’élève provocateur / créatif : souvent sur la défensive, il provoque ses professeurs pour s’occuper et lutter contre l’ennui en classe. Mais, si un sujet l’intéresse, il sait s’investir. Souvent créatif, ses résultats scolaires sont variables et inconstants.

  • L’élève avec troubles : anxieux, manquant de confiance en lui et avec une grande sensibilité, il présente des troubles des apprentissages ou un autre trouble neurodéveloppementale (TDA/H, TSA). Il peut être lent pour faire ses devoirs et ne finit pas les exercices. Sa peur de l’échec ampute ses capacités et ses résultats scolaires sont inférieurs à ses réelles capacités.


Comment l’aider ?


La première chose à faire si vous vous doutez de quelque chose, c’est de faire tester votre enfant. Un bilan psychométrique permet de mettre des mots sur ce qu'il vit, pour mieux le comprendre et mettre des solutions et aménagements en place. Un test réalisé au plus tôt permet également de prévenir certaines problématiques que peuvent développer les enfants précoces comme l’ennui, la démotivation, une mauvaise estime de soi, de moins bonnes performances ou des émotions négatives etc…

Voici tout de même quelques idées à mettre en place à la maison et à l’école :

  • Développer la curiosité de votre enfant sur des sujets qui ne font pas partie du cursus scolaire pour éviter de creuser encore plus le décalage avec les autres enfants. Par exemple, apprendre à jouer d’un instrument, apprendre une deuxième langue ou la langue de signes, s’inscrire dans un club etc…

  • Faire des activités de plein air pour une dépense d’énergie optimale, des activités physiques comme des parcours pour améliorer la motricité qui peut parfois poser problème, ou encore des activités de relaxation pour diminuer les émotions négatives (stress, anxiété, peur…)

  • Augmenter la difficulté des exercices au lieu d’augmenter leur nombre

  • Réaliser des exposés sur un sujet qui lui tient à cœur

  • Discuter avec l’école pour exposer les problématiques et leur montrer le bilan psychométrique afin que les problématiques soient prises au sérieux et éventuellement demander une équipe éducative qui pourra mettre en place un PPRE (Plan Personnalisé de Réussite Éducative).

Il faut, de plus, lui apprendre à apprendre (c'est ce que l'on appelle la métacognition) et à gérer ses émotions pour qu’il ne se laisse pas submerger par celles-ci (colère, susceptibilité, frustration…).


Troubles associés


L’enfant HPI peut présenter des difficultés d’apprentissage dans certains domaines. En effet, même s’il possède beaucoup de connaissances et une vivacité d’esprit qui le pousse à aller plus loin dans sa réflexion, il est possible qu’il ait quelques difficultés l’empêchant d’utiliser ses pleines capacités. C'est le cas des enfants HPI et dyslexique. C’est pourquoi certains enfants HPI ont de moyens voire mauvais résultats scolaires.


Nous pouvons ainsi retrouver :

  1. Les troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) : L’enfant HPI peut montrer des difficultés pour se concentrer et mener à terme des tâches données. Ce déficit d’attention est souvent accompagné d’une hyperactivité d’ordre neurologique c’est-à-dire qu’il peut avoir une grande difficulté à rester physiquement tranquille et/ou silencieux, n’arrivant pas à se contrôler.

  2. Les troubles spécifiques des apprentissages : L’enfant HPI peut avoir un trouble neurodéveloppemental révélé par une difficulté durable d’apprentissage du langage écrit, oral (par exemple en lecture, écriture ou orthographe) , d’acquisition de ses automatismes ou des apprentissages numériques (mathématiques).

  3. Les troubles du spectre autistique (TSA) : L’enfant HPI peut avoir une forme d’autisme sans déficience intellectuelle ni retard de langage, mais le TSA est difficilement décelable. Il est possible de se douter quelque chose quand l’enfant a un fonctionnement social inadéquat et/ou une compréhension des expressions au sens littéral.

Ces problématiques peuvent vraiment freiner l’enfant dans ses apprentissages et le mettre en situation d’échec scolaire et/ou social.



Conclusion


Il peut être compliqué de savoir si votre enfant est HPI. En effet, dans l’idée générale il s’agit d’un enfant sage avec de très bon résultats scolaires. Mais comme vous avez pu le lire, il y a autant de différences que d’individus. Il faut donc apprendre à distinguer certains signes et bien connaitre votre enfant.


Si vous avez remarqué certaines problématiques citées dans cet article, ou que vous avez eu l’impression de lire votre enfant, n’hésitez pas à le faire tester avec un bilan psychométrique. Cela vous permettra ensuite d’envisager des solutions et aménagements pour aider votre enfant à surmonter les difficultés qu’il rencontre.


On ne baisse pas les bras ! 😉


Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à nous contacter.
Ensemble, nous trouverons des solutions adaptées à VOTRE enfant.
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